FINANCER VOTRE FRANCHISE AUX ETATS-UNIS
Le modèle selon lequel un franchisé bénéficie de la renommée, du savoir-faire et de l’expérience du franchiseur a des avantages indéniables pour tout entrepreneur qui, ne souhaitant pas créer son propre commerce, décide d’intégrer un réseau déjà existant.
Néanmoins, certains facteurs doivent être pris en compte par tout candidat franchisé et notamment le coût de l’opération de franchise.
En effet, le droit d’entrée (ou redevance initiale forfaitaire) est généralement assez conséquent et non-remboursable. Selon l’enseigne, ce dernier peut varier entre un prix tout à fait abordable de quelques milliers de dollars à un investissement plus important de centaines de milliers de dollars. A cette somme, vient également s’ajouter le montant des redevances qui, selon les contrats, peuvent correspondre à un pourcentage déterminé du chiffre d’affaire hebdomadaire ou mensuel réalisé par le franchisé. Des dépenses supplémentaires liées à la franchise (ex. publicité, assurance, inventaire, équipement etc.) ne sont pas à négliger.
La plupart des candidats franchisés, à l’instar des dirigeants de petites entreprises, n’ont pas un accès immédiat à la somme nécessaire pour entrer dans un réseau de franchise. Trouver l’aide et l’appui financier adapté est une étape indispensable afin d’atteindre cet objectif.
Une opération de financement réussie découlera tout d’abord d’une évaluation honnête de ses propres ressources ainsi que d’une bonne communication avec le ou les éventuels créditeurs, ce qui permettra d’examiner quels sont les projets réalistes et réalisables. Le choix de la franchise devra donc se fonder principalement sur la capacité financière du candidat.
Les banques sont, en règle générale, les créditeurs les plus sollicités en matière de franchise. Le montant du prêt concédé dépend de l’état financier du candidat et la banque se fie généralement aux trois dernières déclarations d’impôt et vérifie la provenance des ressources du candidat avant de lui octroyer ou non un crédit. Le candidat doit pouvoir garantir à la banque le remboursement du prêt (ex. hypothèque) mais il est également souvent requis de la part de ce dernier une somme d’argent équivalente à 20% du montant total sollicité.
Par ailleurs, les banques sont plus ferventes des grandes enseignes que des franchises moins connues, c’est pourquoi le choix du réseau de franchise a toute son importance. De même l’expérience du candidat franchisé ainsi que ses relations lui permettront d’obtenir un financement plus ou moins facilement.
Aux Etats-Unis, il existe également des organisations spécialisées, i.e. la US Small Business Administration ou « SBA », dans la recherche de financement. Le prêt standard « SBA » destinés aux franchisés est plus communément appelé le « 7(a) » et les fonds proviennent d’une banque ou d’autres créditeurs qualifiés ainsi que du gouvernement, ce qui rend l’opération moins risquée. Environ 10% des prêts « SBA » bénéficient à des entrepreneurs souhaitant investir dans une franchise et le montant généralement octroyé, oscille entre $250,000 et $500,000, le plafond étant à $2 million. La grande partie de cet investissement permettra au franchisé d’entrer dans le réseau de franchise et de commencer son business avec les fonds suffisants pour atteindre rapidement une bonne rentabilité.
D’autres moyens de financement peuvent être mentionnés. A titre d’exemple, le gouvernement propose un programme « Patriot Express » en collaboration avec le département des « Veterans Affairs », mettant à disposition jusqu’à $500,000 notamment à des militaires se préparant à entrer dans la vie civile. En outre certains franchiseurs offrent des moyens de financements internes à leurs franchisés, ou encore certaines sociétés privées de « crowdfunding » permettent à tout entrepreneur avec un projet de trouver financement.
Enfin, il convient de souligner qu’en tenant compte de l’effort financier que suppose toute opération de franchise pour le franchisé, une vingtaine d’Etats viennent encadrer la relation contractuelle Franchiseur/Franchisé. L’objectif de cette initiative est de protéger le franchisé ainsi que son investissement et ce, notamment en imposant des restrictions et/ou conditions liées à la résolution anticipée, au non-renouvellement ou encore à la cession ou la transmission du contrat de franchise.
Comme dans toute opération commerciale, le risque zéro n’existe pas, néanmoins, un candidat franchisé bien préparé, autrement dit, ayant examiné avec attention le document d’information précontractuelle (FDD) détaillant en 23 « items » le concept et l’organisation de l’entreprise franchiseur, s’étant par ailleurs bien informé sur l’état du marché actuel et bénéficiant d’un financement approprié, aura toutes les chances de faire prospérer son business.
Février 2015
Gilles Menguy
Avocat & Solicitor, GM Avocats